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Le changement climatique : de la légitimité à la responsabilité

Pour Laurent Turpin, si la science du climat est une science, une recherche pure, elle est aussi génératrice de normes sociales, politiques et économiques. C’est une science de la nature, indémontrable, mais réfutable. Comment cependant se forger une certitude sur l’état des connaissances scientifiques ? Qui est légitime à rendre compte des connaissances scientifiques ? Sous quelle forme faire apparaître l’état de cette science dans le public ? Dans les faits, certaines personnes s’invitent dans le débat alors qu’elles ne sont mues que par l’intérêt et l’idéologie, y compris des scientifiques compétents.

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Le GIEC : analyse d’une institution

Intervention de Michel Petit (Académie des Sciences) à l’occasion de l’université d’été 2010 sur le Débat public, concernant la question de la légitimité.

Michel Petit rappelle le contexte de la création du GIEC, à partir des années soixante-dix, au moment où les scientifiques ont été convaincus de l’existence d’une probabilité non négligeable que les gaz à effet de serre produits pas l’humanité étaient en train de changer la composition de l’atmosphère et que leur accroissement était à l’origine d’un changement du climat. Pour porter une attention plus particulière à ce phénomène, ils ont souhaité mettre en place un organisme capable de traduire dans un langage compréhensible pour les décideurs l’ensemble des résultats scientifiques obtenus. C’est de cette façon qu’est né le GIEC, sous l’impulsion décisive de Bert Bolin, spécialiste de la physico-chimie de l’atmosphère. Le rôle du GIEC, organisation divisée en trois groupes, est d’établir l’état des connaissances sur le réchauffement climatique. Des points de vue différents publiés dans la littérature lui imposent d’en faire état, de même que toutes les incertitudes qui peuvent affecter les résultats. Aussi les rapports du GIEC, établis non à destination des pairs, mais des décideurs et du grand public, ont la forme d’une synthèse qui dresse l’état des connaissances. On ne s’étonnera donc pas que ses organes directeurs soient intergouvernementaux, et que des représentants des gouvernements siègent à l’assemblée plénière. Le GIEC, et c’est sa grande originalité, est un instrument que les scientifiques mettent à la disposition des décideurs pour essayer de traduire dans des mots qu’ils comprennent les résultats d’études scientifiques établis pendant les sept ou huit années précédentes. Pour autant, il lui est strictement interdit de faire des recommandations politiques.

Ses rapports sont élaborés par des scientifiques, le plan détaillé de ses chapitres étant approuvé par les scientifiques, en assemblée plénière. Les politiques choisissent une liste d’experts pour constituer le bureau de chaque groupe de travail, chacun sélectionnant pour chacun des chapitres les auteurs chargés de la rédaction. Ces derniers, répartis entre pays développés et pays en développement, synthétisent la littérature, qui fait l’objet d’une première version, largement diffusée. Celle-ci fait l’objet d’observations scientifiques, qui seront prises en compte en fonction de leur pertinence. Une deuxième version est ensuite rédigée, qui sera elle aussi soumise aux experts, qui pourront faire leurs commentaires. Enfin, une ultime version est déposée sur la table de l’assemblée plénière, présidée par un scientifique, assemblée qui doit l’approuver mot à mot. En aucun cas, un résultat ne saurait être en contradiction avec une vérité scientifique. Bref, le rapport du GIEC établit l’état des connaissances. Comme il est approuvé par l’ensemble des décideurs, ceux-ci sont convaincus qu’il contient la réalité scientifique, non des élucubrations vaseuses. D’aucun voient dans cette organisation une puissante institution. C’est oublier qu’elle ne compte qu’une petite dizaine d’employés, l’essentiel du travail étant réalisé par des scientifiques bénévoles, qui engagent leur réputation. Aussi constitue-t-il un modèle, dont on pourrait s’inspirer pour d’autres sujets. Pourquoi l’a-t-on si violemment critiqué ? Pour la même raison qui conduisait à exécuter, dans l’Antiquité, le messager des mauvaises nouvelles. Le GIEC est porteur d’un message qui dérange, à savoir que l’humanité ne peut continuer à produire l’énergie de la façon dont elle l’a fait jusqu’à maintenant.