« L’alerte scientifique n’a jamais suffi à déclencher l’action ». Tel est le constat d’Amy Dahan, historienne des sciences, qui décortique depuis des années les arènes des négociations où s’entremêlent intérêts électoraux, enjeux économiques et géopolitiques.
A quelques semaines de la COP21, que peut-on dès lors attendre des prochaines négociations ? Amy Dahan dans un long entretien accordé à Bastamag.
« Basta ! : À quelques semaines de la COP 21, environ 146 pays ont présenté leur feuille de route. Ces contributions volontaires nationales, qui ne sont que des promesses, ne permettent pas de contenir l’augmentation de la température en deçà de l’objectif des 2° C par rapport à la période préindustrielle. Comment expliquer ces atermoiements alors que l’urgence climatique ne fait plus de doute ?
Amy Dahan [1] : Ces atermoiements ne me surprennent absolument pas. Ils sont dans la continuation des problèmes géopolitiques qui se sont exprimés depuis une vingtaine d’années. L’alerte scientifique sur la dégradation du climat et les bouleversements prévisibles n’ont jamais suffi à déclencher l’action. Le problème climatique n’est pas seulement un problème environnemental : il est aussi économique, géopolitique, de civilisation. Il y a des conflits très forts entre toutes ces dimensions du problème, les pays ont des intérêts. La plupart des grandes puissances du monde – États-Unis, pays producteurs de pétrole, puissances émergentes – ne sont pas prêtes à prendre aujourd’hui des engagements plus ambitieux et à aller plus loin. »
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